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The Legend of Zelda - The Windwaker

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The Legend of Zelda : The Windwaker
24/03/2003
Edité par Nintendo
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The Legend of Zelda : The Windwaker
02/05/2003
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Gamecube
Genre:Action/Aventure
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo WII U-

Photo de la boite de The Legend of Zelda - The Windwaker
The Legend of Zelda - The Windwaker, capture d'écran The Legend of Zelda - The Windwaker, capture d'écran The Legend of Zelda - The Windwaker, capture d'écran
Commercialiser un nouvel épisode de la saga Zelda représente toujours une bonne dose de stress pour les employés de chez Nintendo, tant chaque nouveau chapitre des aventures de Link est contraint à l'excellence par la qualité de ses prédécesseurs. Paradoxalement, les joueurs sont rarement déçus et découvrent de manière quasi-systématique toute nouvelle itération avec un plaisir non dissimulé. Et pourtant, loin de se reposer sur ses lauriers, la firme de Kyoto n'hésite pas à prendre régulièrement des risques afin de proposer une expérience originale et suffisamment différente de celles passées pour justifier la dépense de quelques dizaines d'euros. Nous allons le voir dans cet article, The Windwaker, sorti sur Gamecube, a su en son temps faire preuve d'audace...avec brio ! Vous souhaitez en savoir plus ? Lisez donc l'article jusqu'au bout, amis lecteurs !

Waterworld

A peine la console allumée, l'aventure débute par un opening prenant la forme d'un vieux livre d'histoire et exposant le background de ce nouvel épisode. Il y a bien longtemps, existait un prospère et paisible royaume. Un jour, une créature des ténèbres l'attaqua. Alors que tout semblait perdu, un héros, un jeune garçon vêtu d'une tunique verte, s'interposa et parvint à mettre un terme à la menace. Il fut surnommé « le héros du temps », et son histoire fut racontée de génération en génération, l'inscrivant un peu plus encore dans la légende. Hélas, l'être maléfique, bien des années plus tard, finit par revenir. Les gens prièrent pour que le héros reparaisse lui-aussi, mais leurs espérances restèrent sans réponse. Désespérés, ils se tournèrent vers les dieux, leur demandant de l'aide. Nul ne sait ce qu'il advint de ce royaume prospère, mais la légende du héros perdura au fil des siècles. Ainsi chaque garçon, le jour de ses douze ans, enfile-t-il une tunique similaire à celle portée par le jeune homme qui sauva le monde plusieurs siècles auparavant...

L'aventure nous propose de suivre Link, qui vient justement de fêter son douzième anniversaire. Vivant paisiblement sur l’île de l'Aurore, son existence va basculer lorsque sa petite sœur va être enlevée par un mystérieux oiseau. Afin de la secourir, le garçon va pactiser avec une bande de pirates commandée par une jeune fille nommée Tetra. Il ne le sait pas encore, mais sa quête ira bien au delà du simple fait de porter secours à sa sœur...

Chronologiquement, The Windwaker prend place plusieurs siècles après Ocarina of Time, épisode sorti quelques années auparavant sur Nintendo 64. L'univers est par conséquent totalement différent, et le joueur qui avait arpenté les vastes plaines d'Hyrule sur le dos d'Epona découvrira ici un monde submergé par les flots, et parsemé d'une multitude d’îles. La conséquence directe ne se fait pas attendre en matière de gameplay, puisque les déplacements sur la gigantesque map s'effectuent désormais par voie maritime. Très vite, le joueur prendra le contrôle de Lion Rouge, une embarcation lui permettant de naviguer librement. Le maniement est bien évidemment très arcade, mais comporte néanmoins quelques subtilités bienvenues. Tout d'abord, les déplacements ne pourront s'effectuer qu'en tenant compte du vent (représenté à l'écran par une flèche), comprenez par là que si ce dernier souffle vers le nord, vous ne pourrez vous diriger vers le sud. Fort heureusement, il sera possible d'influer sur son orientation en utilisant la baguette du vent, qui se substitue à l'ocarina du précédent volet. L'utilisation de cet accessoire répond à la même logique. Au fil de son aventure, Link en viendra à apprendre différentes mélodies de trois, quatre ou six notes, qu'il faudra reproduire via le stick C en combinaison avec le stick gauche pour sélectionner le nombre de notes à jouer. Chacun de ces airs aura son utilité, que ce soit pour passer du jour à la nuit, prendre le contrôle d'un PNJ, voire même progresser dans les donjons avec des chants bien spécifiques joués à des endroits précis.

Une composante navigation omniprésente...

La navigation est donc un point central de The Windwaker, et l'exploration a ici été poussée à son paroxysme grâce à un ingénieux principe. En début d'aventure, vous ne bénéficierez que d'une carte quasiment vierge n'offrant pas la moindre précision sur les différentes îles. Celle-ci se trouve être divisée en quarante-neuf parcelles, chacune comptant une île à proximité de laquelle rôde un poisson. En utilisant des appâts pour nourrir ce dernier, il se fera un devoir de compléter votre carte en ajoutant sur celle-ci toutes les informations concernant sa zone, et en vous renseignant en prime sur différents secrets des environs. Compléter la map à cent pour cent ne sera aucunement indispensable pour boucler l'aventure, mais cette quête secondaire s'avère finalement assez addictive et offre en outre moult indices pour la découverte d'autres secrets. Notons enfin que, si les déplacements peuvent sembler longs du fait de l'immensité de l'océan, une autre quête annexe vous permettra d'utiliser le chant de la tornade afin de vous téléporter sur des points bien précis de la map, diminuant alors drastiquement les temps de trajet.

Qu'on se le dise, les quêtes secondaires sont nombreuses dans The Windwaker ! Le joueur souhaitant terminer l'aventure en ligne droite manquera ainsi une multitude de secrets savamment dissimulés. Le soft parvient avec brio à donner l'envie d'explorer ce monde de fond en comble afin d'en découvrir toutes les subtilités au travers de quêtes annexes toutes plus intéressantes les unes que les autres. En plus de celles citées plus haut, prenons l'exemple des cartes au trésor. Au fil de votre progression, vous aurez l'occasion de récupérer plusieurs items de ce type que vous devrez comparer, via une interface dédiée, avec les différentes parcelles de la carte du monde. En trouvant des similitudes, vous pourrez repérer divers coffres au fond de l'océan, qu'il vous faudra ensuite récupérer avec Lion Rouge et le grappin griffe. Pour rebondir sur ce dernier aspect, sachez que votre frêle esquif s'avérera vite être un véritable couteau suisse, quelques items changeant totalement de fonction une fois utilisés en mer. Ainsi le grappin griffe se transformera-t-il en grue, tandis que les bombes vous permettront de vous livrer à de véritables batailles navales avec l'apparition d'un canon sur le pont.

...s'accompagnant d'éléments plus classiques

Cette composante navigation a beau être centrale en matière de gameplay, The Windwaker reste avant tout un Zelda et comporte donc tout logiquement de nombreuses séquences sur la terre ferme. Attardons-nous quelques lignes durant sur la maniabilité de ces phases qui se situe dans la continuité d'Ocarina of Time. Les déplacements sont assurés par le stick gauche, tandis que C permet d'agir sur la caméra. A ce titre, je me dois de mentionner un premier bémol en précisant que celle-ci s'avère nettement moins judicieuse en matière de positionnement que dans un Twilight Princess. Vous devrez donc régulièrement la recentrer, notamment dans des séquences de plates-formes qui ne laisseront que peu de place à l'erreur. De même, là où le précédent épisode permettant l'affichage d'une vue à la première personne afin d'appréhender au mieux une situation, celle-ci a été supprimée, ou ne peut du moins être utilisée qu'à certains endroits précis. D'une manière générale, la gestion des caméras est par conséquent largement perfectible et le stick C devra donc être utilisé régulièrement pour compenser cette faiblesse.

Cette parenthèse fermée, revenons en au gameplay. Tout logiquement, le soft comporte plusieurs accessoires récupérables la plupart du temps dans les donjons, et pouvant être attribués -via l'écran d'inventaire- aux touches X Y et Z dans le but d'être utilisés, que ce soit à pied ou à bord du Lion Rouge. Parmi ces objets, nous retrouvons les classiques arc, boomerang ou autres bombes, mais également quelques items plus atypiques comme la longue-vue ou la masse permettant d'enfoncer des interrupteurs autrement impossibles à actionner. A ces items équipables, s'ajoutent quelques bonus passifs automatiquement activés une fois récupérés et offrant de nouvelles aptitudes au personnage. Les bracelets de force en sont le meilleur exemple, et octroieront une force herculéenne à Link, lui permettant de soulever de lourdes charges et d'ainsi révéler de nouveaux passages. Tous ces éléments peuvent être retrouvés dans un inventaire étalé sur deux pages, et particulièrement bien organisé avec un classement des objets par type. Différents éléments trouveront leur place dans des sacs, comme les appâts ou les trésors récoltés, ce afin de ne pas surcharger l'affichage.

Au combat, Link bénéficie d'une grande palette de mouvements déclenchables via les touches A et B une fois l'épée dégainée. Verrouiller l'adversaire via la gâchette L permettra de le garder dans son champ visuel tout en utilisant des mouvements d'esquive. A ce titre, soulignons que le lock ne déclenche pas la levée du bouclier de Link, le joueur devant également presser la seconde gâchette pour se protéger. Une caractéristique héritée d'Ocarina of Time qui sera corrigée dans Twilight Princess. En plus de cette palette de mouvements, le personnage bénéficie également d'une attaque spéciale déclenchable en pressant la touche A suivant un timing précis. Ratez votre coup, et vous subirez un assaut dévastateur de la part de l'adversaire ! Un constat d'autant plus flagrant que le bestiaire bénéficie d'une intelligence artificielle assez poussée. Ainsi, vous pourrez en frappant un ennemi le désarmer, et même ramasser son arme pour l'utiliser par la suite (indispensable pour progresser dans certains donjons, par exemple en usant d'une épée plus puissante pour détruire des planches de bois obstruant un passage). L'adversaire ainsi privé de son atout offensif se mettra alors en quête d'une nouvelle arme, et pourra à cette fin utiliser divers éléments présents dans le décor voire même continuer le combat à mains nues ! Cette IA offre donc une bonne part d'imprévu tout en octroyant aux affrontements un renouvellement des plus appréciables. Toutefois, l'intelligence des membres du bestiaire a ses limites et certains auront parfois tendance à se frapper entre eux en tentant de vous atteindre...

Comme toujours, le système de santé est assuré par une série de cœurs présents en haut à gauche de l'écran. Sous cet indicateur, se situe une barre verte régissant l'usage de la magie. N'espérez pas pour autant balancer des vagues d'énergie, ou invoquer de redoutables monstres. Ici, l'utilisation de la magie est associée à quelques items, dont l'arc est le meilleur représentant. En visant, vous pourrez ainsi, par une pression sur la gâchette R, switcher entre des flèches normales, de glace, ou de feu (un quatrième type que je vous laisse le soin de découvrir venant enrichir ce panel en fin d'aventure). Outre l'efficacité accrue d'un type de projectiles donné contre certains adversaires, l'usage de ces différentes versions s'avérera indispensable pour progresser dans certains donjons (nous aurons l'occasion d'y revenir). Pour finir sur les combats, précisons que l'environnement pourra parfois être utilisé contre un adversaire. L'exemple de la destruction d'un pont suspendu en coupant les cordes le maintenant en place est très représentatif de cet état de fait.

Une expérience globalement plus accessible

Finalement, The Windwaker reprend les grands principes de ses prédécesseurs en matière de progression, en alternant entre séquences d'exploration et donjons. Concernant ces derniers, nous restons là encore dans du classique avec des forteresses thématiques valorisant chacune une mécanique de gameplay bien précise. Dans le premier, par exemple, vous devrez créer des plates-formes temporaires en lançant des jarres remplies d'eau sur la lave. Faites de même sur un geyser, et vous bénéficierez carrément d'un ascenseur vous propulsant vers les hauteurs du niveau. Par la suite, vous aurez également l'occasion d'utiliser la lumière du soleil que vous devrez réfléchir sur des miroirs afin de libérer des passages. Petite originalité, deux donjons mettront la coopération au centre des débats, puisque vous serez accompagné d'un équipier que vous devrez régulièrement contrôler via le chant du marionnettiste afin de libérer des passages pour Link. De même, quelques phases d'infiltration seront de la partie, durant lesquelles vous vous retrouverez sans armes à devoir éviter les ennemis en vous cachant sous des tonneaux, sous peine de vous retrouver en prison. Des séquences rappelant étrangement un certain Metal Gear Solid qui a possiblement fait office de source d'inspiration. Globalement plutôt inventifs et bien conçus, ces donjons m'ont pourtant paru bien plus faciles que ceux visités dans les autres épisodes 3D de la saga. Même constat pour les boss, présents à la fin de chacun d'entre-eux. Certes, ceux-ci nécessitent toujours d'employer une méthode particulière (utilisant la plupart du temps un ou plusieurs objets trouvé(s) dans le donjon) pour être vaincus, mais la solution apparaît toujours plutôt évidente, là où un Ocarina of Time offrait à mon sens un challenge plus important.

Le cel shading, seconde grosse nouveauté de cet épisode

Ce côté plus accessible s'accompagne d'un aspect visuel en parfaite adéquation. Nous en arrivons donc tout logiquement à parler des graphismes qui sont certainement le point le plus original de cet épisode de la saga Zelda. Prenant totalement à contre-pied les fans d'un Ocarina of Time qui se voulait sombre et mature, The Windwaker a opté pour la technologie du cel shading. Pour rappel, cette spécificité graphique consiste à donner à un modèle 3D un aspect s'apparentant à un dessin animé. Au fil des années, cette technologie fut utilisée à divers degrés, certains jeux se contentant par exemple d'apposer un très léger effet sur des polygones comme ce fut le cas pour la version Gamecube de Dragon Ball Z Budokai. Ce nouveau chapitre des aventures de Link va bien plus loin que cela, en plongeant le joueur dans un véritable dessin animé interactif, sentiment renforcé par le choix de mettre en scène un Link enfant. Tout, des décors aux personnages en passant par les membres du bestiaire et les différents effets visuels (explosions, feu, glace...), a bénéficié d'un rendu cel shadé, produisant de fait un résultat pour le moins...déroutant. Soyons honnêtes, l'évaluation du degré de qualité du soft visuellement parlant sera clairement à l'appréciation de chacun. Certains seront totalement conquis par cet audacieux parti pris, tandis que d'autres regretteront l'aspect réaliste d'épisodes plus conventionnels comme ceux commercialisés sur Nintendo 64, ou plus récemment Twilight Princess et Skyward Sword. Pour ma part, j'appartiens plutôt à la seconde catégorie, et je dois admettre avoir mis du temps à prendre sur moi pour me lancer dans l'aventure, quelque peu rebuté par ce choix artistique. Dans une interview, Shigeru Miyamoto déclarait que The Windwaker était le Zelda qu'il avait toujours voulu produire, chose jusqu'alors impossible en raison des limitations techniques des consoles accueillant les précédents volets. Par respect envers ce grand monsieur, j'ai donc tenté de passer outre cette réticence, et force est de reconnaître qu'au bout de quelques heures de jeu, celle-ci n'était même plus un obstacle.

Sur un plan purement technique, il est indéniable que le titre est une franche réussite avec des personnages bénéficiant d'une large palette d'expressions faciales (s'accompagnant d'ailleurs d’onomatopées en parfaite adéquation avec ces dernières), Link allant même jusqu'à tourner la tête vers un élément offrant une interaction. Les décors, toujours très variés, placent constamment le joueur au cœur d'un univers propre à chaque nouvelle île visitée, que ce soit d'un point de vue visuel ou par son fond sonore variant du tout au tout. Le soft comporte bien évidemment son lot de références aux précédents épisodes, la plus marquante étant sans conteste la découverte d'un château d'Hyrule englouti au fond de l'océan, et semblant avoir été figé dans le temps. Ici, pas un bruit, pas une musique. Seulement le silence... C'est à ce niveau que The Windwaker fait fort : plonger le joueur dans l'ambiance de chaque lieu visité, et lui faire ressentir une véritable émotion en parcourant les différents endroits. C'est également cela qui le poussera à explorer chacune des îles parsemant l'océan, pour le simple plaisir de découvrir un nouveau lieu.

Que l'on soit réfractaire ou non au style visuel employé, on ne peut toutefois que saluer l'initiative de Nintendo qui a eu le courage d'aller au bout de ses idées malgré des premiers retours pour le moins mitigés. Rares sont de nos jours les développeurs à oser faire preuve d'une telle originalité...

Conclusion

Fidèle à l'esprit de la série, The Windwaker en reprend tous les poncifs tout en les adaptant de bien belle manière à la Gamecube et en exploitant intelligemment le surplus de puissance offert par cette dernière. Doté d'un contenu dantesque, ce nouvel épisode comporte en prime dans sa boite un second DVD contenant Ocarina of Time et la Master Quest de ce dernier, adaptés à la Gamecube. De quoi doubler la durée de vie déjà conséquente offerte par le jeu de base. Toutefois, apprécier ce premier Zelda de la 128 bits de Nintendo supposera de passer outre l'aspect visuel particulier pour ceux qui y seraient réfractaires. Si vous y parvenez, nul doute que vous passerez quelques dizaines d'heures sur l'océan aux commandes du Lion Rouge !

Réalisation : -/20
Gameplay : 18/20
Bande Son : 17/20
Durée de vie : 17/20
Scénario : 17/20

VERDICT : 17/20


Article publié le 04/07/2015 Jeu testé par Manuwaza